Thomas Voltzenlogel intervient Vendredi 20 mai à 11h. 

 

 

Thomas Volzenlogel

 


Voici quelques titres de livres sur Straub-Huillet :

 

Lafosse, Philippe, L'Étrange cas de madame Huillet et monsieur Straub, Toulouse, Éditions Ombres, 2007

Raymond, Jean-Louis (dir.), Rencontres avec Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, Paris, Les Éditions Beaux-arts de Paris, 2008

Seguin, Louis, Jean-Marie Straub, Danièle Huillet, « Aux distraitement désespérés que nous sommes… », Paris, Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2007

Turquety, Benoît, Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. « Objectivistes » en cinéma, Lausanne, Éditions L'Âge d’Homme, 2009

Huillet, Danièle et Straub Jean-Marie, Écrits, trad. B. Eisenschitz, G. Passerone et J. Revel, Paris, Independencia éditions, 2012



DVD : http://www.editionsmontparnasse.fr/recherche?q=straub

Le volume 4 contient En rachachant, le volume 6 comprend Othon





Thomas Voltzenlogel est docteur en Arts - Études cinématographiques, anciennement Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherches à l’Université Louis Lumière – Lyon II, aujourd’hui chargé d’enseignement à l’Université de Strasbourg. Il est l’auteur d’une thèse sur la transmission de méthode dans les films de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, de Harun Farocki et de Pedro Costa : Cinémas profanes (Les Prairies ordinaires [à paraître]).



Liste des publications :



– « La flamme éteinte. La poétique incandescente de Sharunas Bartas », dans BONAMY , Robert (dir.), Sharunas Bartas ou Les Hautes solitudes, De L’incidence/Centre Pompidou, 2016, pp. 195-207.



« “Des caméras qui se jettent sur la cible”. Usages critiques des images de guerres dans Erkennen und Verfolgen (2003) de Harun Farocki. », dans DALIPAGIC , Catherine (dir.), Guerres et conflits récents. La représentation de la guerre dans les conflits récents : enjeux politiques, éthiques et esthétiques, Lille, Université de Lille 3, coll. « Travaux et recherches », 2015, pp. 261-275.



« Outrage au “bon sens” : l’exemple de Umiliati de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub », dans LACHAUD , Jean-Marc, NEVEUX , Olivier (dir.), Une esthétique de l’outrage, Paris, L’Harmattan, 2012, p. 143-153.



« Brecht et Rancière : artiste ignorant et spectateur émancipé », Période, décembre 2015, http://revueperiode.net/brecht-et-ranciere-artiste-ignorant-et-spectateur-emancipe/



« “Un morceau de caméra dans la tête” : esth/éthique des films anticolonialistes de René Vautier », Décadrages, n° 29-30, printemps 2015, pp. 102-115.



« Armand Gatti, cinéaste », A. G. Cahiers Armand Gatti, n° 5, 2015, pp. 156-185.



« Harun Farocki (1944 – 2014) or Dialectics in Images », Senses of cinema, Issue 73, décembre 2014, http://sensesofcinema.com/2014/feature-articles/harun-farocki-1944-2014-or-dialectics-in-images/



« L’imaginaire colonisé. Rencontre entre Heiner Müller et Harun Farocki », Période, décembre 2014, http://revueperiode.net/limaginaire-colonise-rencontre-entre-heiner-muller-et-harun-farocki/



« Harun Farocki (1944 – 2014) ou La dialectique dans les images », Période, septembre 2014, http://revueperiode.net/harun-farocki-1944-2014-ou-la-dialectique-dans-les-images/



« Le contrebandier et le braconnier : le spectateur comme autre auteur », dans Théâtre/Public, n°208, 2013/2, p. 21-24.





Un cinéaste est celui qui met en sons et en images son point de vue toujours double, car il se porte sur une expérience du réel et une expérience de spectateur des films qui peuplent son imaginaire. On ne se défait pas des films – les bons comme les nocifs, les films enthousiasmants comme les films intimidants – qui nous ont nourris.

Ils sont nombreux, les cinéastes, à n’être jamais apparu (ou à avoir disparu) des histoires du cinéma (citons en quelques-uns : Jean-Pierre Lajournade, Carole Roussopoulos, Jean-Michel Barjol, Serge Bard, Jackie Raynal, Willy Braque ou Jean-Claude Biette lui-même…). Armand Gatti fait partie de ces cinéastes non recensés, non classés, inclassables, exilés, errants dans les rares écrits des compagnons de route, des admirateurs, des collègues, des amis, des militants, peuplant les ghettos du cinéma expérimental et militant : des lieux de misère où s’inventent, dans la pauvreté des moyens et souvent des existences, des gestes esthétiques et politiques d’émancipation qui importent.

Peut-être cette absence est-elle liée à la reconnaissance des grands mouvements de l’histoire du cinéma dans lesquels Gatti ne s’inscrit pas. Ainsi, bien que L’Enclos, réalisé en 1960 et sorti l’année suivante, ait obtenu le « Prix de la critique de cinéma » à Cannes, le « Prix de la mise en scène » à Moscou et la « Mention spéciale hors concours » à Mannheim, Gatti reste éloigné de la bande des Cahiers du cinéma et de la Nouvelle vague. Et ce même s’il reconnaît s’inscrire dans le groupe, certes assez singulier, des cinéastes qui ont nourri les jeunes critiques des Cahiers : Chris Marker (l’ami), Agnès Varda (la collègue), Alain Resnais (l’aîné).

 

« Armand Gatti, cinéaste », A. G. Cahiers Armand Gatti, n° 5, 2015