Matthieu SAMEL,   Blog : http://matthieusamel.canalblog.com


Quand le cinéma s'est imposé à moi, témoigner d'une situation historique douloureuse allait constituer le sujet principal de ma recherche.
Dès 1991 et après quelques trois années de préparation, j'entame le tournage du documentaire « Les fruits amers du Lot & Garonne » pour ne l'achever qu'un an plus tard.


J'ai donc posé ma caméra dans ce funeste CAFI (Centre d'accueil des Français d'Indochine) de Sainte-Livrade pour suivre ceux qu'on appelle « Les Français d'Indochine » déplacés par les événements consécutifs à la défaite de Dien Bien Phù et la signature des Accords de Genève de juillet 1954.


Parmi ces Français d'Indochine, figuraient mes deux parents débarqués au port de Marseille en septembre 1955, après un long périple d'un mois à fond de cale d'un bâteau-cargo, ce qu'ils appelaient le paquebot. Après avoir transité par deux centres d'accueil, ils allaient trouver refuge dans celui de Sainte-Livrade, « le camp », à quelques kilomètres de Villeneuve-sur-Lot.


Militant associatif depuis plus de trente ans, ce furent des recherches utiles à la réalisation d'un volet documentaire qui me conduiront de rédiger le récit historique intitulé « Les Requis indochinois et la Marâtre ». C'est une manière de montrer comment la France a traité les tirailleurs et travailleurs indochinois forcés de rejoindre la métropole en vue de renforcer les forces françaises durant le conflit européen de 39-45 mais aussi pour pallier l'absence des adultes mobilisés : ceux qu'on nommait les Requis indochinois (recrutés selon la loi de réquisition qui ne sera levée qu'à partir de
1946) furent envoyés dans les unités de fabrication d'armes ou affectés aux travaux agricoles pendant que d'autres furent envoyés sur le champ de bataille.


Président de l'association pour les Arts et les Cultures de Sainte-Livrade, j'ai également contribué à la rédaction de plusieurs articles du magazine ANCRAGE dont la ligne éditoriale est axée sur les migrations en Aquitaine et plus particulièrement celles qui se sont déroulées en Lot-et-Garonne.


Actuellement, j'ai entamé l'écriture d'un ouvrage plus personnel dont le fondement s'appuie sur des archives historiques et sur le témoignage des enfants de la communauté indochinoise.

 


Les Fruits amers du Lot-et-Garonne
Résumé :
Ce film est une illustration des conséquences de la colonisation par la France des pays d’Indochine orientale (Laos, Cambodge et Vietnam). Il décrit la situation des rapatriés de l’Ancienne Indochine à un moment donné, quelques quarante années après la chute du camp retranché de Dien Bien Phù, laquelle donnera lieu à la signature des accords de paix de Genève, le 21 juillet 1954. Il se veut le témoin et la mémoire de toute une génération de rapatriés d’Indochine, celle-là même qui a dû tout abandonner, terre et famille, pour rejoindre une patrie nominale que la plupart n'aurait sans doute
jamais connue.