Maurice DARMON

 

Maurice Darmon.

 

Professeur de sciences humaines, romancier, traducteur de l'italien, directeur et éditeur de Le cheval de Troie, revue semestrielle sur les littératures et les cultures méditerranéennes (14 numéros parus entre 1990 et 1996), il publie aujourd'hui des essais sur le cinéma:

 

Aux éditions Le Temps qu'il fait en 2011:

• La question juive de Jean-Luc Godard.

• Pour John Cassavetes.

 

Aux Presses Universitaires de Rennes:

• Frederick Wiseman / Chroniques américaines, 2013.

 

À 202 éditions, qu'il a fondées en 2014:

• Adieu au langage, un film de Jean-Luc Godard.

• Le cinéma de Marguerite Duras:

• Tome 1: La forêt des dames (1964-1972)Sans merveilleLa musicaDétruire dit-elleJaune le soleilNathalie Granger.

• Tome 2: La trilogie Anne-Marie Stretter (1974-1976)La femme du GangeIndia songSon nom de Venise dans Calcutta désert.

• Tome 3: Les chambres noires (1976-1977)Des journées entières dans les arbresBaxter Véra BaxterLe camion.

• Tome 4: Ténèbre capitale (1979)Le Navire NightCésaréeLes mains négativesAurélia Steiner Melbourne & Vancouver.

 

• Le tome 5 et dernier (1981-1985)Agatha et les écritures illimitéesL'homme atlantiqueDialogue de RomeLes enfants paraîtra en 2017.

 

 

 

LE CINEMA DE MARGUERITE DURAS      Auteur : Maurice Darmon.
En 5 tomes   Le tome 4 paraîtra en Mai 2016
202 éditions sera présent à DURAS 47120 du 18 au 22 mai
Le tome 5 paraîtra en 2017
édités à 200 exemplaires chacun. 
13 euros chacun  Franco de port sous enveloppe bulle.
Pour commander :

 

EN PRIMEUR  ci-dessous

 

le Tome 4  vient de naître

Il sera vendu aux RENCONTRES CINEMA de DURAS (47120) du 18 au 22 mai

 

 

 

   Sur les cinq films d'inégale durée que Marguerite Duras tourne dans cette année 1979, si singulière dans son œuvre cinématographique, quatre franchissent le seuil du bois de Boulogne et entrent pour la première fois dans Paris pour la traverser d'est en ouest. Elle parcourt en voiture les berges du fleuve, les façades, les avenues et ses places, les tombes du Père-Lachaise aussi dans Le Navire Night, s'abandonne à la photogénie solaire des statues des Tuileries avec Césarée, puis se remet en chemin à la rencontre des balayeurs et des travailleurs de l'aube sur les grands boulevards dans Les mains négatives. Et c'est en péniche que, pour Aurélia Steiner Melbourne, d'amont en aval elle traverse la capitale sur les eaux de la Seine et sous les pierres des ponts, chargées de leur tragique histoire, avant de s'en aller chercher sur les côtes normandes Aurélia Steiner Vancouver, où un admirable et ultime noir et blanc filme après Auschwitz.
 
  Un livret de 130 pages, 49 illustrations, 13 euros.
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Après la situation extrême de Son nom de Venise dans Calcutta désert, Marguerite Duras éprouve la nécessité de renouer avec les acteurs, la narration et le dialogue. D'où ce recours à d'anciens textes écrits en 1965. Des journées entières dans les arbres ( à partir d'une nouvelle de 1954) et Suzanne Andler, d'où elle tire le scénario de Baxter Véra Baxter. Dans des huis clos intimes - un appartement, un dancing, une maison de villégiature- elle anime des femmes, des conflits de paroles, de corps et de silences tendus en réalité par le colonialisme, la condition féminine, la prostitution, les oppositions de classe et l'argent. Après cet apparent détour, c'est au sein de sa propre maison qu'elle repart à l'assaut du cinéma: celle là même qui, dans Nathalie Granger, a donné naissance à Gérard Depardieu, devenu la star virtuose emblématique de la force vitale, le cloue sur une chaise et l'amène à lire un texte, tandis qu'un camion bleu sans visible présence humaine sillonne la région parisienne, ses déserts, ses friches, ses routes, ses trains et ses spectres.

Tome 2
Vingt ans durant (1964-1985), Marguerite Duras a fait vingt films. Pendant cette moitié de sa vie productive, elle n'a écrit que des scénarios ou des travaux préparatoires à ses œuvres de cinéma, suspendant son travail romanesque, jusqu'à L'Amant et l'abandon définitif de la caméra. 
Après cinq films domestiques qui feront l'objet du tome I (sortie en 2016), La femme du GangeIndia song et Son nom de Venise dans Calcutta désert constituent longtemps le cœur battant de son entreprise. Fusionnant et réorganisant deux romans anciens singuliers dans la littérature moderne, Le vice-consul et Le ravissement de Lol V. Stein, elle organise, sous couvert d'Orient, une mise en perspective de l'état de l'Europe depuis 1937, les dictatures, l'extermination des juifs, Hiroshima. Fascination de la destruction progressive d'une civilisation, ou sourde et vivante affirmation de ce qu'en dépit des constats toute création peut encore nous laisser espérer ?
 

Après le premier film d'Alain Resnais,Hiroshima mon amour (1959), et diverses adaptations de ses romans, Marguerite Duras seconde Michel Mitrani pour Sans merveille (1964), qui porte sa marque, même si elle considère La Musica (1966) comme son premier film: deux histoires d'amour romanesques et privées. Puis, dans l'innocence technique et la pauvreté volontaire de moyens mais pour mettre en oeuvre son urgence et sa colère politiques, elle se saisit de la caméra sans reprendre la plume de l'écrivain pendant plus de dix ans. Dans le fil des évènements de 1968 naissent  Détruire dit-elle (1969) et son second volet Nathalie Granger (1972) . Entre ces deux films , le huis clos du rareJaune le soleil (1972)  inscrit sa fable sur le passé et le présent des totalitarismes européens. Cinq damiers où de magnifiques actrices -Alexandra Stewart, Delphine Seyrig, Julie Dassin, Nicole Hiss et Catherine Sellers, Jeanne Moreau et Lucia Bosè - osent poser des mots et des gestes sur leurs désarrois intimes et civils, en accueillant sans réserve les hommes tels qu'ils sont pour cheminer coûte que coûte à l'orée de leurs désirs. Où montent peu à peu la stature de Michaele LOnsdale et le nom de Stein.