IMEC

 

Lieu de conservation et de gestion du fonds Marguerite Duras.

 

 

Mémoire vivante de l'écrit, de l'édition et de la création

Créé à l'initiative de chercheurs et de professionnels de l'édition, l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine (IMEC) rassemble, préserve et met en valeur des fonds d'archives et d'études consacrés aux principales maisons d'édition, aux revues et aux différents acteurs de la vie du livre et de la création : éditeurs, écrivains, artistes, chercheurs, critiques, graphistes, libraires, imprimeurs, revuistes, agents littéraires, journalistes, directeurs littéraires... Mémoire vive du livre, de l'édition et de la création, ce patrimoine, jusqu'à présent inaccessible et largement inédit, contribue au développement des recherches scientifiques sur la vie littéraire, artistique et intellectuelle contemporaine, sur ses créateurs et ses médiateurs, sur ses réseaux et sesinstitutions, sur son économie et ses productions.

Fondé sur le principe général du dépôt ou de l'apport d'archives par des particuliers, des entreprises ou des institutions, l'IMEC assure la conservation et la mise en valeur de la toute première collection d'archives contemporaines privées en France. L'IMEC permet ainsi à un très important patrimoine d'être ouvert à la recherche dans le cadre d'une mission publique d'intérêt scientifique et assume dès lors une mission de médiation entre la communauté des chercheurs et celle des déposants et ayants droit.

Dès 1996, à l'invitation de la Région Basse-Normandie, l'ensemble des collections et des activités de l'IMEC ont été progressivement installées à l'abbaye d'Ardenne, jusqu'à l'inauguration de la Bibliothèque dans l'abbatiale en 2004. Un bureau parisien permet à l'IMEC d'assurer les missions d'accueil des déposants, d'orientation des chercheurs et de développement des réseaux et partenariats scientifiques nationaux et internationaux.

 

Marguerite Duras et Claude Berri en 1987 :
L’Amant, ou le fantasme d’un film

Production : IMEC, 2007

Résultat d’un montage unique réalisé par Gregory Engler, sur la base d’un choix d’une cinquantaine de minutes effectué par Sophie Bogaert et Olivier Corpet à partir de plusieurs heures d’enregistrements datant du mois d’août 1987, ce film n’a pour l’heure, été diffusé que deux fois auprès d’un public très restreint de spécialistes de Duras : la première fois, à l’occasion des « Journées Duras » organisées à l’IMEC (Abbaye d’Ardenne, janvier 2007) et le 2 mars 2010 à New-York dans les salons des services culturels de l’Ambassade de France à l’occasion du « Festival Duras » (New-York, février/mars 2010).

Cet enregistrement a eu lieu dans les studios de Claude Berri (Renn Productions), au moment où le producteur envisageait de tourner une adaptation du livre de Marguerite Duras L’Amant, qui avait remporté le prix Goncourt trois ans plus tôt. Marguerite Duras, avertie de cette intention, s’enthousiasma pour le projet et convint avec Claude Berri que la base de l’adaptation serait la lecture, par l’auteur elle-même, de passages de son livre.

Le montage présenté est constitué de certains de ces moments de lecture, entrecoupés de commentaires de Marguerite Duras sur son propre texte, ainsi que de conversations entre les différents participants au projet : Claude Berri, Jacques Tronel, Jérôme Beaujour et Nicole Couderc.

Comme on sait, le projet n’aboutira pas sous la forme envisagée : ce sera, plus tard, Jean-Jacques Annaud qui réalisera le film, mais sans la participation de Marguerite Duras. Ce document inédit est pourtant, à bien des égards, d’un intérêt exceptionnel : outre les lectures de Marguerite Duras, chargées d’intensité et d’émotion, les différentes conversations permettent de mieux appréhender les relations que l’auteur entretenait avec son texte. Le rapport de Marguerite Duras au cinéma est largement éclairé par ces échanges : au fur et à mesure il apparaît de plus en plus évident que le film qu’elle imagine n’a rien à voir avec celui auquel songe de son côté Claude Berri : c’est toute sa conception du cinéma expérimental qui se fait jour.

Extrait des archives de l’IMEC, ce film est diffusé avec l’aimable autorisation de l’ayant-droit de Marguerite Duras, son fils Jean Mascolo.