Prix Marguerite Duras

          Jury du Prix Marguerite Duras 

Président :

Alain VIRCONDELET   alain.vircondelet@gmail.com

 

Membres du jury : 

François BARAT, Jérôme BEAUJOUR, Fabienne BERGERON, Chantal CHAWAF, Claire DELUCA, Viviane FORRESTER, Macha MERIL, Daniel MESGUICH, Dominique NOGUEZ, Patrick POIVRE D'ARVOR, Michelle PORTE, Raphaël SORIN.

Lauréat du prix Marguerite Duras 2011 - littérature : Patrick MODIANO

le 8 Octobre 2011

L’auteur a reçu à Trouville le 10e prix Marguerite-Duras pour l’ensemble de son œuvre.
Doté de 15 000 euros par Pierre Bergé, le prix Marguerite-Duras récompense en alternance une œuvre de théâtre, de cinéma et de littérature.

Trois autres romanciers ont déjà reçu le prix Marguerite-Duras, section littérature, depuis sa création : Annie Ernaux (Les Années, Gallimard) en 2008, Colette Fellous (Aujourd'hui, Gallimard) en 2005 et Jean-Claude Pirotte (Autres arpents, La Table ronde) en 2002. Danièle Sallenave avait reçu le prix en 2006 pour Quand même, chez Gallimard, dans la catégorie « théâtre ».

 

Lauréat du Prix Marguerite Duras 2010 - cinéma : ALAIN CAVALIER

pour l'ensemble de son oeuvre


Léon Fraissé dit Alain Cavalier

Acteur, réalisateur, scénariste, directeur de la photographie, cadreur

Né à Vendôme (Loir-et-Cher) le 14 septembre 1931, il suit d’abord des études d’Histoire. Puis il entre à l’IDHEC.

Il assiste Louis Malle (Ascenseur pour l’échafaud, Les amants) avant de passer à la réalisation sur le court-métrage « Un Américain » (1958).

Il réalise après 2 longs métrages à caractère politique, qui déchaîneront les passions, et qui seront censurés : Le combat de l’île (1961) avec un jeune fasciste comme personnage principal, et L’insoumis (1964) sur la guerre d’Algérie.

Il tourne avec les plus grands comédiens, dont Romy Schneider, Alain Delon ... Mais ces têtes d’affiche ne peuvent empêcher l’échec commercial. Il se consacre alors à des œuvres moins polémiques, et connaît enfin ses premiers succès : Mise à sac (1967), Chamade (d’après le livre de Françoise Sagan).

Mais ce cinéma là, ne lui convient pas... Comme il ne convient pas non plus à Marguerite Duras. Il marque ensuite une pause de 6 ans, avant de revenir avec un ciné plus proche des gens, plus proche de la vérité.

Il signe alors Le plein de super (1976) et Martin et Léa (1978), des œuvres plus expérimentales et épurées qu’auparavant. Ce répondeur ne prend pas de message (1979) et Un étrange voyage (1980) sortent en toute confidentialité.

Puis vient Thérèse (1980), consacré à la petite sainte de Lisieux. Il connaît un succès auquel personne ne s’attendait : Prix du jury de Cannes, puis 6 Césars dont celui du Meilleur film et du Meilleur réalisateur.

Il épure encore son travail cinématographique, et en arrive à tourner sans dialogue. Ainsi nait Libera me (1993), sur le thème de la torture et de l’oppression.

Il abandonne alors la fiction, pour se consacrer à la série documentaire et au portrait : Vies (2000). René (2002) sera pourtant un mélange des deux genres.

Avec Le Filmeur, il poursuit un travail autobiographique : il s’agit d’un journal intime, qu’il filme sur plusieurs années (1994 – 2005), et qui est présenté au Festival de Cannes en 2005.

Irène est le dernier film qu’il a signé : il est sorti à l’automne 2009. Il souhaitait faire un film sur la femme aimée et disparue.

 

Très touché d’être le lauréat de ce prix, d’autant qu’il se considère comme Trouvillais depuis 50 ans… et les relations amicales qu’il a entretenu avec Marguerite Duras : « Je l’ai bien connue… oui ! lors de l’hiver 1966, après avoir subi une opération importante, elle m’a prêté son appartement des Roches noires, où j’ai pu reconquérir ma santé. C’était en hiver ; il y avait eu une tempête et il y avait du sable plein les rues … Son intérieur était paisible : c’était l’atelier d’un écrivain, et d’un dépouillement aussi !»
Ceci correspond bien à son approche des choses : le cinéaste a toujours cherché à échapper au pouvoir de l’argent, et à un ciné entouré de clichés monumentaux. Tout comme Marguerite Duras.

« Le lendemain du dernier soir, m’attendait à Paris une équipe de 50 personnes pour le tournage d’un film : je trouvais çà trop lourd, comparé au dépouillement de cette pièce… »

Puis il a découvert que Marguerite Duras écrivait dans ses livres à la première personne. Et alors naît le désir pour lui d’en faire autant avec sa caméra… Mais comment exactement ? Après des années  d’obsession, Marguerite Duras a fini par éclairer ma lanterne : « Marguerite Duras, m’a aidé dans le sens où elle a toujours essayé avec la caméra, comme avec un stylo, d’ailleurs, d’être profondément impliquée, et de convaincre le spectateur … elle était libre !s’exclame Alain Cavalier. Elle m’a donc aidé à faire du cinéma à la première personne, à tourner comme elle écrivait « je »… et c’est exactement le contraire que de commencer un film uniquement quand on a bouclé son financement, et qu’on connaît la fin… ! »

La caméra numérique a constitué une véritable révolution dans son approche du tournage.

 

Lauréat du prix 2008 : Livre

Annie Ernaux

"les Années" Ed.Gallimard 242p. 2008

 

Lauréat du prix 2009 : Théatre

Laurent Terzieff

 Comédien

Lauréat du prix 2007 : Film 

Jean Marie Straub

 "Ces rencontres avec eux"

Film réalisé en 2006

 

Lauréat du prix 2006 :Théatre

Danièle Sallenave

"Quand même (théatre)"  Ed.Gallimard 235p.2006

 

Lauréat du prix 2005 :Livre

 Colette Fellous

"Aujourd'hui"  Ed.Gallimard 135p.2005

 

Lauréat du prix 2004 :Film

Julie Bertucelli

"Depuis qu'Otar est parti"

Film réalisé en 2003

 

Lauréat du prix 2003 :Théatre

Valère Novarina

"L'Origine rouge"  Ed.P.O.L 204p.2000

 

Lauréat du prix 2002 : Livre

Jean-Claude Pirotte

" Autres arpents" Ed.La table ronde 158p.2000