Les Requis Indochinois et la Marâtre (1945-1952)

 

LIVRE

Résumé de l'auteur : Une histoire d'Indochinois forcés de quitter leur terre natale pour prêter main forte à la France durant la guerre de 39-45, puis cantonnés dans les casernes et camps d'internement du Sud de la France après la Libération. Une histoire occultée et honteuse qui préfigure l'arrivée de ceux qui'on appelle "Les Français d'Indochine" suite à l'accord de Genève de 1954.

A la libération, les Indochinois requis pour remplacer les adultes partis à la guerre seront regroupés et cantonnés dans les casernes et les camps du Sud de la France.

Blog: http://editionsdusampan.canalblog.com

 

 

Sur le sujet

dans la collection"ARCHIVES DU COLONIALISME"  Ed. ACTES-SUD (2009)

Immigrés de force  Les travailleurs indochinois en France (1939-1952) 

auteur Pierre DAUM

(Journaliste au Monde puis à Libération, dont il a été le correspondant pour le Languedoc-Roussillon, Pierre Daum collabore actuellement comme grand reporter au Monde diplomatique et à quelques autres journaux)

4ème de couverture :

Après soixante-dix années de silence, voici enfin mise en lumière une page enfouie de l'histoire coloniale française : le recours, pour travailler dans l'Hexagone, à une main d'oeuvre immigrée de force.

Déjà en 2006, le film Indigènes, de Rachid Bouchareb, avait révélé un aspect peu connu de l'utilisation des peuples colonisés lors de la Seconde Guerre mondiale. Or, à cette époque la France n'avait pas seulement besoin de soldats, mais aussi d'ouvriers, afin de remplacer les Français mobilisés.

Pour les travaux les plus pénibles, comme ceux du maniement des poudres dans les usines d'armement, la France fit venir en 1939 vingt mille Indochinois de sa lointaine colonie d'Extrême-Orient. Recrutés pour la plupart de force, débarqués à la prison des Baumettes à Marseille, ces hommes furent répartis à travers la France dans les entreprises relevant de la Défense Nationale. Bloqués en Métropole pendant toute la durée de l'occupation allemande, logés dans des camps à la discipline très sévère, ils furent lués, pendant plusieurs années, par l'Etat français à des sociétés publiques ou privées -on leur doit le riz de Camargue-, sans qu'aucun réel salaire ne leur soit versé.

Ce scandale se prolongea bien après la Libération. Renvoyés vers le Viêtnam au compte-gouttes à partir de 1946, ce n'est qu'en 1952 que les derniers de ces hommes purent enfin revoir leur patrie. Un millier fit le choix de rester en France.

Après trois ans de recherches en archives et d'enquête, menée dans les banlieues de Paris et de Marseille, et jusqu'à Hanoi et aux villages les plus reculés du Viêtnam, Pierre Daum a réussi à retrouver vingt-cinq des derniers acteurs encore vivants de cet épisode si peu "positif" de l'histoire coloniale française. C'est leurs récits que restitue le livre.